Entrez dans la transe !

Vendredi 12 mai · 21 h · Entrée libre · Foyer 

Le Diwân de Biskra · Avec Camel Zekri

L’année dernière, nous avions exploré des rites carnavalesques avec la Vespa Cougourdon, voyagé aux côtés d’Artaud au Mexique avec Enrique Flores, réfléchi le lien entre transe et danse avec Le Sacre du printemps et la venue de Michel Raji, sans oublier un détour par la région des Pouilles, en Italie, sur les traces de la tarentelle et de la pizzica. Cette année nous traversons la Méditerranée, avec l’éthnomusicologue Camel Zekri pour découvrir le Diwân de Biskra. 

« À l’origine de notre “divan” – sur lequel le patient du psychanalyste est en quelque sorte convié à évoquer les conflits entre les esprits qui l’habitent – le terme arabe “diwân” se réfère à la poésie écrite rassemblée en recueils, aux lieux où elle est dite, à la pièce où l’on se réunit pour débattre d’idées. À Biskra, et plus généralement en Algérie, le “diwân” est aussi le nom donné à l’équivalent des cérémonies menées par les Gnaoua au Maroc et par les Stâmbali en Tunisie. On retrouve les mêmes structures de musiques et de danses dans les pratiques cérémonielles de ces confréries familiales. Celles-ci perpétuent l’héritage de rites animistes propres aux populations subsahariennes razziées par les Berbères et les Arabes afin de servir leurs propriétaires dans une Afrique du Nord islamisée. Les relations étroites que ces groupes à peau sombre entretiennent avec le monde des génies se manifestent à l’occasion des rituels de guérison, au cours desquels les patients, entraînés par la musique et les chants, font l’expérience de la transe, guidés par des femmes initiées. » 

Titulaire d’un premier prix de guitare classique et d’un diplôme de musicologie, actuel directeur du CNCM de Saint-Nazaire, Camel Zekri a été très influencé par son grand-père, disparu au milieu des années quatre-vingt-dix, le raïs Hamma Moussa, maître de cérémonie du diwân de Biskra. 

« Patriarche de la famille Temtaouï, il était le dernier à en maîtriser tous les éléments, dont le hejmi, langue ancienne utilisée dans les parties chantées du rituel. […] Au début des années quatre-vingt-dix, l’Algérie s’enflamme. Dans ce contexte malsain de guerre civile, le raïs Hamma Moussa décide d’arrêter le diwân. Camel Zekri en est profondément choqué. À l’époque, j’étais en faculté d’ethnomusicologie et je voulais étudier le diwân. Mais, bizarrement, mes professeurs ne voulaient pas me laisser travailler sur mon sujet. Alors, plutôt que d’aller étudier les Indiens d’Amérique du Sud, j’ai abandonné mes études pour aller m’occuper du diwân… »

Le voici à la Cave Poésie pour une conférence concert inédite à Toulouse. 

*Extraits de l’article de François Bensignor, « Camel Zekri et le diwân de Biskra », Hommes & migrations, 1285 | 2010, 188-194.



Samedi 13 mai · 18 h · Prix libre · Foyer

Nuit de la transe


18 h 30 · Pâté pour chiens

Pâté pour chiens est un duo trompette-batterie né de la rencontre surréaliste entre les cuivres terriens d’Aymeric Avice et le batteur chanteur Fabien-Gaston Rimbaud. Depuis plus de 10 ans, ils possèdent l’art de la transgression portée à son point ultime. Punk et improvisation non stéréotypée se mêlent dans une liberté démesurée, sans contrainte, absolue.

La rencontre produit un rock déstructuré, une bataille à mains nues de mots et de sons clamés. 

Un duo iconoclaste, ébouriffant sur son passage toute écoute rigide. 

/ Aymeric Avice : trompette
/ Fabien-Gaston Rimbaud : batterie & textes 


19 h 30 · Camel Zekri
À la découverte du Diwân de Biskra

Suite à sa conférence du vendredi soir, voici Camel Zekri en compagnie du percussionniste algérien Okba Soudani pour une évocation musicale du Diwân de Biskra. 

/ Camel Zekri : guitare
/ Okba Soudani : percussions 


20 h 45 · Keep the bastards honest

Une batterie, un synthétiseur analogique et un sampler. 

Voilà le seul attirail de Yann Joussein pour ce nouveau solo. 

Nourri de noise et de rythmiques acoustiques et électroniques, son solo devrait nous amener à une transe et une danse singulière, un tunnel de son qui nous fait voyager de l’univers de Keiji Haino à celui plus onirique de Ken Ikeda, en passant par des influences kraut rock ainsi que l’énergie rebelle du free jazz des années 60. 

Dans la continuité des groupes Tribalism3 – que nous avons reçu à la Cave le dimanche 26 mars – et Håla Duett, inspirés de rythmiques d’ici et là, « Keep the bastards honest », le slogan des démocrates australien·nes dans les années 80, est une façon de dire que tou·tes les politicien·nes sont corrompu·es, et que l’on va s’occuper de ça. 

/ Yann Joussein : batterie & machines



21 h 30 · Entracte



22 h 15 · Bòsc

Aval-aval, là-bas là-bas, c’est cet espace pas tant loin, pas trop près, choisi, vécu, imaginé ou fantasmé. C’est la forêt qui dit que l’homme n’a pas tant changé. Sons et récits d’un paysage qui vient nous tordre et nous attraper au coeur de nos déserts.

Bòsc est le fruit d’une rencontre autour d’un territoire et de ses bordures, de sa langue, de ses chants, de ses tempéraments, de ses rythmes singuliers. C’est un concert qui prend le temps de la veillée, qui tend l’oreille aux récits des timbres et des voix nues, aux forces singulières des plaintes et des complaintes, entre la musique et le silence. C’est parfois aussi la masse, le vibrant, le bourdon dansé au fond ventre.

À partir d’un ancrage commun dans le terreau des musiques traditionnelles, les cinq musiciennes de Bòsc proposent une interprétation de chants du sud massif central (Quercy, Rouergue et Cantal) confrontant d’autres pratiques, plus spécifiques à chacune, issues des musiques contemporaines, expérimentales, baroques ou du conte.

/ Marthe Tourret : violons & chant
/ Lisà Langlois-Garrigue : chant & ttun-ttun
/ Mathilde Spini : cabrette, boha & chant
/ Élisa Trebouville : banjo, requinto, fifre & chant
/ Noëllie Nioulou : violon, viole de gambe & chant
/ Composition collective
/ Annaëlle Marsollier : sonorisation & technique
/ Bòsc est un groupe du collectif La Crue.


23 h 30 · Détresse sur la D13
Transe modulaire

Course poursuite entre un synthétiseur modulaire et une batterie primitive, à la fois dansant et abstrait. Le temps d’un swing dub sans pauses.

Une batterie réduite à l’essentiel (grosse caisse + caisse claire)
Une valise électronique qui dégueule de câbles
Mur de son dansant et chaleureux
Ivresse garantie

/ Rémi Bla : grosse caisse & caisse claire
/ Bertrand Fraysse : synthé serge


00 h 20 · Èch
Post-pfunk-afro-voodoo-weird-free-rock… ou pire…

Indescriptible ! Ou peut etre quelque chose comme post-pfunk-afro-voodoo-weird-free-rock… ou pire…

Last but not least : Èch veut dire feuen Hébreu…

/ Heddy Boubaker : guitare électrique
/ Julien Gineste : sax alto & clavier
/ R1 : batterie
/ Andy Lévèque : sax alto & clavier
/ Walkind Rodriguez : voix, trompette, percussions, harmonica & danse


01 h 30 · Shitty Shed
Techno-dactylo

Telle une secrétaire sous acide, Judith tape sur sa machine avec les majeurs et met le zbeul.

Aucune boucle enregistrée à la maison, une prise de risque maximum, du vrai live !


2 h 30 · MC Ker-6
Bal Blédard du Quercy

Cabrette digitalisée, boîte à rythme et LEDs qui clignotent, c’est l’attirail de ce simili-Omar Soulomès (46) qui vient faire danser en mode caussenard.

MC KER·6 est peut-être le secret le mieux gardé du Sud-Ouest ! Ce bidouilleur insatiable, membre du parti Collectif, interprète des musiques du Quercy et d’Occitanie en rendant hommage aux multiples facettes des musiques populaires qui utilisent synthés et boîtes à rythmes : manele, dabke, electro chaabi, talava, azeri toy music… On y trouve des cabrettes et autres cornemuses samplées, des boucles de percussions saturées, du chant francitan autotuné faisant le grand écart entre folklore et boum boum électronique. Une tambouille unique pour ambiancer le dancefloor en mode mariage au bled des causses du Quercy !



/ Une soirée organisée avec la complicité d’Un Archet dans le Yucca


Entrez dans la transe ! #1