22.11 > 24.11

La mère du passeur

Théâtre 2 l'Acte / Théâtre

Salle : Cave

Durée : 1 h 10

Tarifs : 6,50 > 14 € | Pleins Feux

Horaire : 19 h

Une mère attend que son fils l’appelle. Elle ne l’a pas vu depuis longtemps, sauf sur l’écran de son téléphone. Que fait-elle de ce temps suspendu ? Elle parle à son fils absent, loin d’elle, de plus en plus loin, non à cause des kilomètres, mais en raison du chemin qu’il a pris. Elle parle pour ne pas devenir folle, c’est ce qu’elle se dit à elle-même. Ses pensées tournent sur elles-mêmes. Son fils est passeur de migrant·es ; son fils qu’elle aime tant, accomplit chaque jour des actes inhumains. Elle essaie de comprendre. Mais il n’y a pas de compréhension possible. Elle s’enfonce de plus en plus « au cœur des ténèbres ». Et nous y plonge.

D’après Éclipses de Raphaël Saint-Remy, Éditions L’Oscillographe, 2022


Selon Serge Pey :

Marie Angèle Vaurs dans La Mère du passeur, nous montre l’envers éthique et émotionnel d’une société de la honte vécue. L’être humain est une marchandise que l’on peut noyer.

Ici on viole les morts et les enfants des morts. La Méditerranée vomit la mauvaise conscience de notre société.

Dans un monologue éblouissant, l’actrice nous décrit la « banalité du mal » concept analysé jadis par Hannah Arendt, et qui conserve aujourd’hui toute son acuité.

Le dialogue téléphoné que l’actrice entretient avec son fils marchand de la mort immigrée est édifiant et nous renvoie à notre propre responsabilité.

Le « Je t’aime » murmuré par une mère à son bourreau est aussi le « Je t’aime » d’une société.

Écrit par Raphël Saint-Remy :
Un texte, où les verbes nous conjuguent, et où le spectateur murmure avec l’actrice les phrases que la mort devine en nous devinant.


L’auteur, Raphaël Saint-Remy, sera présent le 22 novembre pour une discussion ouverte avec le public à l’issue de la représentation.


pour aller plus loin...

www.theatre2lacte.com

Distribution

Avec Marie-Angèle Vaurs
Michel Mathieu : mise en scène


Photo © Marie Ousset